Ce que je pense mais en mieux
Jusqu'à présent, je n'étais pas un lecteur totalement assidu des Cahiers du Foot. Peut-être parce qu'ils ont eu la mauvaise idée de défendre les arbitres à un moment où je ne pouvais pas (et c'est toujours le cas) les encadrer. Mais sur le sujet du lynchage médiatico-politique abusif de Domenech et des entraineurs en général, ils ont parfaitement exprimé ce que je pense sur le sujet, donc je vais juste me payer le culot de pomper exactement leur billet, pour ceux que ça intéresserait, j'aime pas trop faire ça mais bon, une petite exception de temps en temps...
CECI N'EST PAS UNE PIPE
newuser - mardi 9 septembre 2008
Après un essorage en règle des arbitres, les suiveurs du championnat de France changent de têtes. Automne 2008: la tendance est à l'agression sur entraîneur, ou sur adjoint.
Les
journalistes – ceux avec le diplôme – ne sont cette fois pas les plus
virulents dans cette nouvelle chasse aux sorcières. Anciens joueurs et
anciens entraîneurs, supposés apporter une compétence technique et un
regard issus du terrain se sentent légitimes. Deux cas magnifient cette
nouvelle mode: la gestion du cas Domenech et le combat en plaintes
illimitées Larqué-Sonor.
Domenech, nech, nech s'empalait cheveux aux vents
Petit
rappel des faits qui piquent: La France sort d'un Euro 2008 au bilan
pouvant être scientifiquement évalué de "pas top" à "trop la rage". Un
jeu inoffensif sauf pour l'amour du foot, des grognards plus proches de
l’hôpital militaire que du bataillon de Joinville... La litanie des
différentes causes probables avancées pour justifier l'échec est
tellement longue que chacun y trouvera son bonheur sans difficulté.
Les
couteaux étaient partout sortis, mais ce sont les consultants, armés de
temps de parole à crédit illimité, vindicatifs comme des gosses à qui
on a volé leur goûter et flottant sur leur aura d'anciens champions,
qui assènent leur sanction sans appel. Pouces baissés, ce sera la mort.
Réunis
autour de leur ancien chef de meute, les quatre-vingt dix-huitards vont
mener une campagne de déstabilisation du sélectionneur à grands coups
de poutres dans les genoux. Bien aidés, il faut l'avouer, par le
sélectionneur lui-même qui, en plus d'avoir eu le mauvais goût de
perdre, a eu la douteuse idée de vouloir "partir comme un prince" avec
un coup de com' sur meetic en direct devant douze millions de
téléspectateurs stupéfaits.
Appuyez sur la touche replay
Dugarry,
le plus virulent d'entre eux, Lizarazu, le plus tenace, Desailly and co
ont même eu le droit à une soirée de ball-trap entière, tous frais
payés par Canal+. Le tout sur fond de revival de la France qui gagne et
en invitant les exclus du système Domenech. La grande classe.
On notera les grands arguments et qui devaient mener Deschamps sur le trône:
"Domemech n'a rien gagné".
"Domenech ne sait pas communiquer".
"Domenech s'est fait virer de partout".
À se demander pour qui la comparaison était la moins flatteuse.
Au
final, Domenech restera en promettant le changement. Domenech est là et
rien n'a changé. Et au lieu de pouvoir prétendre à un putsch pour
Deschamps, les anciens de 98 se retrouvent avec un de leurs hommes aux
ordres de Domenech. Raymond, one point.
Si les résultats ne suivent pas, amis journalistes ne vous embêtez pas
à leur demander leur avis, sortez les enregistrements et appuyez sur
replay.
Luc, il est ton pair
Mais le plus bel exemple du grand lâcher de n'importe quoi actuel reste la sortie de Jean-Michel Larqué sur Luc Sonor.
Petit
rappel des faits: Roussey se cherche un adjoint pour la nouvelle saison
de défilé de pull sur les épaules. Reconnaissant en Luc Sonor un
parfait disciple, il l'engage en imaginant avec extase son (ancien)
catogan bouclé descendre le long des rayures d'un pull marin en
cachemire. Larqué, qui n'a jamais caché son affection pour
Saint-Etienne, prend son téléphone suite à une défaite des Verts sur
leur terrain contre le FC Met... pardon contre l'Olympique Lyonnais, et
appelle son employeur RMC pour faire des heures supps (payées de nuit).
Il
reproche un peu tout et surtout n'importe quoi à Roussey sur ce match
perdu contre une équipe constituée de seulement huit ou neuf
internationaux. Pour en arriver à déclarer que si Roussey a pris Luc
Sonor, c'est pour être peinard et ne pas se faire piquer sa place par
son adjoint. Luc Sonor est ainsi qualifié de "pipe", l'ancien Vert ajoutant: "Déjà quand il jouait c'était une pipe".
Revoyons cette action au ralenti
• Luc Sonor est une pipe en tant qu'entraîneur.
Luc Sonor n'a jamais dirigé de club, il s'agit de son premier poste d'adjoint.
Comment
peut-il le qualifier de "pipe" alors qu'en fait on ne sait pas du tout
ce que vaut Luc Sonor? Par contre, on connaît le niveau de Jean-Michel,
qui a laissé une trace inoubliable de ses années d'entraîneur-joueur et
de joueur-entraîneur au Paris-Saint-Germain (1977-1978).
• Luc Sonor était une pipe sur le terrain
Luc
Sonor n'était certes pas poète mais il a glané un titre de champion,
trois Coupes de France, une finale de l'UEFA, neuf sélections en A, la
plupart en compagnie de Claude Puel d'ailleurs. On connaît des Mourinho
et des Baup qui n'avaient pas un tel palmarès.
Belle pipe, hein, Monica?
Que
Jean-Michel Larqué s'enflamme pour son club, cela pourrait se
comprendre, si l'on omet une certaine obligation d'impartialité.
Que
les champions du monde défendent leur capitaine, ça pourrait se
comprendre aussi, si l'on oublie qu'à une transversale près, Domenech a
failli être adoubé comme la deuxième partie de la Sainte-Trinité du
foot français.
Il semblait qu'à l'origine, le rôle du consultant
était de donner des clés de lecture au néophyte. Les voilà devenus
arbitres et juges de la bonne pensée footballistique. Dans un monde où
une défaite face à Lyon est causée par le recrutement de l'entraîneur
adjoint.
Et pendant ce temps à Vera Cruz, Angel Marcos marche seul avec son tableau noir.
Les réactions ici.
A quelques heures de France-Serbie, moi j'applaudis des 2 mains ! (parce qu'avec une c'est pô facile)